Facteurs Biologique

1) Facteurs cérébraux
Le trouble de personnalité limite : des anomalies cérébrales dans les zones de régulation des émotions.
Des études montrent que les personnes atteintes de BPD peuvent subir des changements structurels et fonctionnels dans le cerveau, en particulier dans les zones qui contrôlent les impulsions et la régulation émotionnelle.
En effet, une étude publiée dans la revue Biological Psychiatry visait à résumer les résultats des études de neuro-imagerie sur les anomalies cérébrales a l’origine ce trouble.
Lars Schulze de la Freie Universität Berlin et ses collègues de l'université Heidelberg ont réalisé une expérience d’après 19 études portant sur la neuro-imagerie fonctionnelle* impliquant un total de 281 participants atteint du trouble et un groupe de comparaison de 239 personnes en bonne santé ; ainsi que 10 études portant sur la neuro-imagerie structurelle* impliquant un total de 263 personnes malades et 278 personnes en bonne santé.

Durant le traitement mental d'émotions négatives, les participants ayant le trouble présentaient une activation relativement accrue dans l'amygdale et le cortex cingulaire postérieur de l'hémisphère gauche en même temps qu'une réponse diminuée du cortex dorso-latéral préfrontal dans les deux hémisphères comparativement aux groupes de comparaison.
Vue 3D de l'amygdale (en rouge).

L'amygdale, qui est hyperactive dans le trouble borderline, est connue pour être responsable de l'activation émotionnelle, en effet, en stimulant l’amygdale des sentiments de peur et d’anxiété ou de colère et de violence sont produites.

Quant au rôle du cortex cingulaire postérieur, des études récentes suggèrent qu'il ait un rôle cognitif important en rapport avec l'attention (qui est une fonction cognitive fondamentale nécessaire pour sélectionner et se concentrer sur les informations pertinentes), bien qu'il n'y ait pas de consensus sur cela. 

Le cortex cingulaire postérieur est très réactif, et une hypothèse influente propose que ce dernier joue un rôle central dans le soutien de l’attention dirigée de manière interne. En effet, celui-ci est actif lorsque l'attention est dirigée de manière interne. Et, inversement, il se désactive rapidement lors de tâches avec une attention dirigée de l'extérieur. 
La différence entre l'attention dirigée de l'extérieur et l'attention dirigée de l'intérieur est que l’attention externe fait référence à l'information sensorielle captée qui nous pousse à nous concentrer, alors que

Or l'attention interne fait référence aux représentations mentales autogénérées (lors de la récupération de mémoire autobiographique, de la planification et de la rêverie éveillée , de «l’état de repos» où la personne a généralement les yeux clos, mais est éveillé et détendu ou en méditation., mais également lorsqu’elle «regarde passivement» une cible simple) qui nous poussent à nous concentrer aussi(Chun, Golomb et Turk-Browne, 2011). 

Or nous savons que nous ne pouvons généralement nous focaliser que sur des informations externes ou internes à la fois, mais que l'attention peut se déplacer rapidement entre les mondes externe et interne.

Du coup, puisque ce rôle du cortex cingulaire postérieur n’est qu’une hypothèse pas entièrement confirmé, nous ne pouvons que supposer que cette activité accrue de ce cortex résulte en une inattention par rapport à l’entourage chez les patients qui pourrait peut-être expliquer pourquoi ils se sentent rejetés, incompris, ou haït ; ils ne peuvent pas se concentrer ou capter les actes d’affection fait par leur entourage et qui montrent leur attachement aux patients. 
Cela explique aussi pourquoi ces derniers ont du mal à se concentrer. 

Enfin, le cortex préfrontal dorso-latéral, qui est moins actif dans le trouble pendant le traitement des émotions négatives, joue un rôle clé dans la régulation des émotions. En effet, Celui-ci est non seulement reconnu pour participer à nos réponses émotionnelles, mais aussi pour avoir de nombreuses connexions avec d’autres régions du cerveau responsables du contrôle de la dopamine, de la noradrénaline et de la sérotonine, trois neurotransmetteurs importants pour la régulation de l’humeur. 
« Afin de comprendre ces résultats, il pourrait être utile d'imaginer que le cerveau est comme une voiture », explique John Krystal, rédacteur en chef de Biological Psychiatry. « La pédale de gaz pour l'émotion pourrait être l'amygdale et le frein émotionnel pourrait être le cortex préfrontal dorsolatéral. Les résultats actuels semblent suggérer que, dans le trouble de la personnalité borderline, le cerveau met le gaz mais ne fonctionne pas aussi efficacement pour freiner l’émotion. »

« Ensemble, ces résultats soutiennent la notion du trouble de la personnalité borderline comme étant un trouble de dérégulation de l'émotion.», conclut Lars Schulze. 

Facteurs Chimiques: 
Dérèglement de la production de sérotonine, aussi appelée hormone du bonheur qui est un neurotransmetteur*. Elle joue un rôle important dans la régulation de l'humeur, de l'émotivité, de l'agressivité, des comportements alimentaires ainsi que du sommeil.

Facteurs environnementaux, culturels et sociaux: 
De nombreuses personnes atteintes d'un trouble de la personnalité limite signalent avoir vécu des événements traumatisants de leur vie, tels que l'abus, l'abandon ou l'adversité durant leur enfance. D'autres peuvent avoir été exposés à des relations instables, invalidantes et à des conflits hostiles.

Conclusion:
Bien que ces facteurs puissent augmenter le risque d’avoir le trouble pour une personne, cela ne signifie pas qu’elle va forcément l’avoir.